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Mardi 10 octobre, la ministre déléguée aux Professions de santé a annoncé le lancement d’une étude sur « d’éventuels symptômes de femmes après le retrait d’un implant contraceptif Essure » au premier trimestre 2024. Cette méthode de contraception définitive a été proposée aux femmes entre 2002 et 2017 par le laboratoire Conceptus, puis par la multinationale de la pharmaceutique et agrochimique Bayer.
Présentés comme révolutionnaires, ces implants ont été posés à plus de 200.000 femmes en France. Plus de 15 % des patientes ont dû subir une ablation de l’utérus ou des trompes de Fallope pour les retirer face à des effets secondaires handicapants.
Il y a un an, lorsque nous publiions notre enquête sur ce scandale sanitaire, le ministère de la Santé annonçait une grande étude nationale sur Essure. Déjà retardée à plusieurs reprises depuis 2019, elle devait être lancée début 2023 sur une période de 15 ans, et ne faisait pas l’unanimité auprès des chercheurs et des associations de victimes. Aujourd’hui, ces femmes – de plus de 50 ans pour la plupart – sont toujours dans l’attente d’une étude qui pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance officielle de leur calvaire.
Pourtant, depuis près de 10 ans, différentes recherches ont été menées par des laboratoires en France ou à l’étranger. La toxicité des implants n’est plus à prouver, comme le confirmait le document que nous avions révélé dans notre enquête. Celui-ci pointait la dangerosité de l’alliage métallique dès 2017. Mais l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) n’a pas jugé utile de rendre ce rapport public. Depuis, des études ont renforcé cette hypothèse.
À Lyon, le laboratoire Minapath s’est penché plus particulièrement sur l’étain. Si ce métal n’est pas très toxique lorsqu’on l’ingère, il se transforme en organoétain – un neurotoxique – lorsqu’il est associé à d’autres composantes. Celui-ci a été retrouvé dans le corps de différentes femmes implantées. « Il est important de faire financer des études sur la recherche en organoétain pour confirmer ou infirmer cette hypothèse », assure Michel Vincent, directeur du laboratoire. « Les instances académiques et politiques semblent avoir un peu peur de nos résultats », déplorait la chercheuse Ana Maria Trunfio Sfarghiu auprès de nos confrères de Medscape en mai 2022. Le gouvernement semble en effet peu enclin à poursuivre les différentes pistes identifiées par les chercheurs, se cachant derrière la communication d’une « grande recherche nationale à venir » qu’on attend toujours.