La nouvelle enquête de Splann ! révèle, à partir de l’étude de cas bretons, que de nombreux méthaniseurs dérogent à d’importantes normes sanitaires. Et les (très rares) contrôles font état de graves manquements à la sécurité dans ces installations. Pourtant, le risque de disséminations de maladies et de pathogènes, encore peu connu, devrait inciter à la prudence.
La sécheresse et la guerre en Ukraine font craindre des difficultés pour la sécurité alimentaire… et la méthanisation complique la situation : les méthaniseurs, gourmands en apports végétaux tels que le maïs, font concurrence aux éleveurs qui doivent nourrir leurs bêtes, et engloutissent des stocks d’aliments qui auraient pu être destinés aux humains. De plus en plus de champs sont désormais dédiés à la production énergétique, quitte à contourner la réglementation.
Cerise sur le gâteau, la plus-value de la méthanisation est en train d’échapper aux agriculteurs. Seuls les plus gros parviennent à tenir tête aux multinationales de l’énergie, qui accroissent leur pouvoir sur l’agriculture, au sein même des fermes… et sur nos campagnes. La protection du bocage va donc de plus en plus dépendre des priorités des multinationales de l’énergie comme Total ou Engie.
85
c’est le pourcentage des installations contrôlées en Bretagne en 2020 qui n’avaient pas réalisé les aménagements prévus au début du projet.