Essure est un dispositif de contraception définitive. Ce dispositif a été présenté aux femmes comme révolutionnaire : pas d’anesthésie générale, pas d’hospitalisation, la pose pouvait se faire en quelques minutes seulement. Commercialisé par le laboratoire américain Conceptus, puis par le géant allemand Bayer, Essure a été implanté à plus de 200 000 femmes en France entre 2002 et 2017, en faisant le deuxième marché marché mondial, après les États-Unis.
En échange de formations et à grands coups de promesses d’innovations médicales, Bayer a réussi à faire de ces implants la technique de stérilisation de référence, avec la bénédiction de la Sécurité sociale qui en a assuré le remboursement intégral à partir de 2012. Des risques connus depuis des années.
Pourtant, très vite, des voix de femmes s’élèvent pour dénoncer de nombreux effets secondaires, allant de migraines jusqu’à une perte de mobilité. Leurs témoignages affluent dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Des tragédies humaines qu’éclairent sous un nouveau jour le document interne à l’ANSM que s’est procuré Splann !. Un expert y pointe, en 2017, un « risque de défectuosité lié à la composition des implants ».
Un rapport « fantôme » qui n’a jamais été rendu public et que Splann ! révèle dans le second volet de cette enquête. À ce jour, les femmes porteuses des implants Essure n’ont toujours pas reçu de courrier nominatif les informant des risques qui pourraient y être liés, comme nous le détaillons ici. Et les victimes cherchent toujours une reconnaissance.
Le nombre de femmes porteuses de l’implant Essure aujourdhui explantées au prix de l’ablation de leurs trompes ou même parfois de leur utérus. Soit près d’une femme sur six ayant choisi ce dispositif.