« Ça fait un an que j’ouvre ma bouche et je pense que ça commence à agacer, estime Fabrice Hamon auprès de Splann !. Le signal a été clair, ce n’est pas le hasard. J’avais quatre boulons sur cinq qui étaient dévissés sur la roue arrière gauche. Il y en a un qui est parti en roulant et un qui faisait vraiment du bruit. C’est criminel, j’allais au cinéma ce jeudi vers 18 h avec ma femme, mon fils et son amie. Je n’en reviens pas. »

Le Landunvézien rapproche ce possible sabotage et ses prises de position contre la pollution du Foul, ruisseau qui traverse son jardin juste avant de se jeter dans la mer sur la plage de Penfoul. Constatant des odeurs nauséabondes récurrentes et une couleur anormalement foncée, cet actuaire de métier a fait réaliser plusieurs analyses de l’eau par le laboratoire Labocéa. En juin 2022, un prélèvement révélait un taux de bactéries fécales Escherichia coli 77 fois supérieur à la valeur entraînant l’interdiction des baignades. En août, un autre atteignait 232 fois cette référence. Des résultats qu’il publie sur le compte Instagram @beauti_foul, du nom de l’association déclarée en novembre auprès de la sous-préfecture de Brest.

« Je me bats pour que les autorités reconnaissent qu’il y a une pollution chronique et qu’elle est d’origine agricole, poursuit Fabrice Hamon. Le dernier post que j’ai écrit c’était le plus incisif de tous, suite à une réunion le 27 avril en présence du sous-préfet lors de laquelle j’ai été assez virulent. Le lendemain, une route au-dessus de chez moi était maculée de fumier, c’était une poubelle à ciel ouvert. Dans le texte, je fais le lien entre la pollution que je constate et les épandages. Et là on est en pleine période d’épandage. Je pense que c’est lié à ça car c’est allé un peu crescendo ces derniers temps. »

Les faits rapportés dans ce témoignage se produisent six semaines après le deuxième déboulonnage d’une roue de la voiture de la journaliste Morgan Large, cofondatrice de Splann !. « J’avais vu ce qui était arrivé à différentes personnes. On m’avait dit de me méfier. C’est quand même dingue ! », s’étrangle Fabrice Hamon, qui n’a pas l’intention d’arrêter son combat pour autant. « D’ailleurs j’ai fait un prélèvement cet après-midi et demain je vais chez Labocéa. »

Même s’il ne fonde pas de grands espoirs dans l’identification de l’auteur du déboulonnage, il annonce le dépôt d’une plainte ce vendredi midi. « J’ai appelé la gendarmerie qui m’a demandé « est-ce que quelqu’un vous en veut ? ». Je voulais faire constater, mais ils m’ont dit « non, non, non ». Ils ne connaissent pas le contexte. Je suis passé dans un garage et un technicien m’a resserré les boulons car je n’avais pas de clé, mais sans me remettre d’attestation. »

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