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« Splann ! » dresse un bilan inédit et détaillé de l’artificialisation des sols sur les côtes bretonnes. Notre enquête révèle comment les bétonneuses passent parfois…
Imaginez le Medef voter en faveur d’un texte présenté par des syndicalistes tout en marginalisant la FNSEA. Impensable ? C’est pourtant ce qu’ont réussi les Bretons Pascal Guihéneuf et Serge Le Quéau, le 11 avril, dans l’hémicycle du Conseil économique social et environnemental (Cese), lors de l’adoption d’un avis sur la gestion de l’eau.
100 voix pour, 13 contre et 16 abstentions. Les conseillers et conseillères siégeant au Cese au titre d’organisations syndicales, patronales et d’associations ont adopté un avis sur « la gestion de l’eau face aux changements climatiques ». En l’absence de tout représentant du gouvernement, à qui le texte est pourtant adressé.
Parmi les 23 préconisations retenues, certaines ont horripilé les tenants du productivisme agricole : la diminution des cheptels « dans les zones les plus saturées en azote et les plus génératrices de marées vertes », l’accélération du processus de sortie des pesticides et surtout l’interdiction de subventionner des méga-bassines. « On ne peut pas regarder l’eau tomber sur le sol, aller à la mer, sans rien faire, a défendu à la tribune Pascal Férey (FDSEA 50). Il faudra bien se résoudre à en stocker un peu, grâce à la création de nouvelles retenues. »
« Deux positions se sont opposées : l’une environnementaliste et l’autre pour la continuité de l’agro-industrie, a résumé le co-rapporteur Pascal Guihéneuf (CFDT). On comprend très bien que les agriculteurs ont besoin d’eau avec leurs façons de faire actuelles. Il y a un changement de pratiques dont tout le monde parle, mais sans passer la seconde et dire comment il sera financé. Il va falloir des décisions politiques beaucoup plus fermes. »
Voie discordante parmi les organisations membres de l’Alliance écologique et sociale qui siègent au Cese, la CGT s’est abstenue, regrettant un manque d’ambitions.
C’est la baisse des ressources en eau renouvelable d’une décennie à l’autre, du fait de l’augmentation de l’évapotranspiration et de moindres précipitations en automne, (étude du ministère de la Transition écologique cité dans l’avis du Cese).
« Plus d’un mois après l’avis, on est toujours dans l’attente d’une rencontre avec un ministre. Ils font les morts. Macron s’était empressé de sortir son plan eau avant notre avis, sans mesure contraignante pour l’agriculture. »
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