Dans Reporterre, Itzel Marie Diaz montre que, vingt ans après les premières éoliennes d’Iberdrola, les problématiques dans la région de l’isthme de Tehuantepec, au Mexique, sont les mêmes : menaces, intimidations, tarifs d’électricité élevés… Alors même que la région compte plus de 2.000 éoliennes, le développement économique des transnationales ne semble pas profiter aux habitants.
À La Ventosa, malgré les promesses des multinationales ayant implanté leurs éoliennes sur les terres des paysans, la ville n’a pas connu de vrais développements. Les infrastructures, telles que les hôpitaux et les écoles, manquent. Et le territoire continue d’être convoité par les multinationales de l’énergie. EDF souhaite par exemple y installer Gunaa Sicarú – un nouveau projet éolien. « Il y a de grandes sommes d’argent en jeu. Nous, petits agriculteurs, recevons des menaces lorsque nous refusons de louer nos terres et de nous plier aux règles des entreprises étrangères », raconte Germán Valdilvieso. À 30 ans, ce jeune homme possède quelques terres qu’il a été contraint de louer à EDF.
Et comme si le business du vent ne suffisait pas à bouleverser le territoire, le spectre de la création d’un corridor interocéanique plane sur les locaux. Ce projet d’envergure prévoit de faciliter le transport de marchandises entre l’Amérique du Nord et du Sud. Agrandissement des voies ferrées, construction d’autoroutes, de ports, d’usines et installation d’une ligne de gazoduc… « Nous luttons pour maintenir l’utopie. Laisser à nos enfants un monde dont ils pourront profiter », conclut Rodrigo Flores Peñaloza, cofondateur de l’APIIDTT, l’assemblée des peuples de l’isthme en défense de la terre et du territoire.