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La grippe aviaire continue d’ébranler la filière volailles, dans les Côtes-d’Armor (22), où plus d’un million d’oiseaux ont été abattus cet hiver. Les autorités sanitaires s’inquiètent du risque de transmission du virus à l’homme.
Après une flambée de cas en janvier et février, les Côtes-d’Armor ne comptaient plus, mi-mars, qu’une zone soumise à restrictions pour cause d‘influenza aviaire. Située entre Guingamp et Quintin, celle-ci possède l’une des plus fortes densités de poules pondeuses et de poulettes de France.
Malgré l’abattage de 1,4 million d’animaux entre le 30 janvier et le 9 mars dans le département, la crise n’est pas finie. « On s’est rendu compte cet été qu’il y avait une vraie endémisation du H5N1 dans la population d’oiseaux sauvages, en particulier chez les laridés, observe Gilles Salvat, directeur de la santé et du bien-être animal à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Ils peuvent introduire le virus dans un élevage et déclencher l’apparition d’un foyer qui va contribuer en retour à contaminer les oiseaux sauvages provoquant une sorte d’effet boule de neige. »
L’espoir vient donc du développement d’un vaccin, actuellement testé par le laboratoire national de Ploufragan. Des scénarios de vaccination seront présentés fin mars/début avril au ministère, qui commandera ensuite des vaccins. L’arbitrage sera en partie économique « La vaccination coûte cher et la surveillance des animaux vaccinés coûte aussi cher. Il faudra faire très régulièrement des PCR dans les élevages », précise Gilles Salvat. L’objectif affiché est de démarrer la vaccination des animaux cet automne, avant la période la plus à risque. « La vaccination ne va pas empêcher l’introduction du virus, mais va diminuer sa multiplication. L’effet indirect de la vaccination des volailles sur la contamination de la faune sauvage est assez difficile à modéliser, même pour de très bons mathématiciens. Impossible de dire si l’Europe se débarrassera de l’influenza aviaire. »
Quant à la vaccination des professionnels de l’élevage contre la grippe saisonnière, aucune institution n’a pu nous renseigner sur son effectivité. Il s’agit pourtant d’une recommandation faite par le Haut conseil en santé publique et rappelée en décembre par la Direction générale de la santé. Cette situation présente un risque de réassortiment, c’est-à-dire un mélange des programmes génétiques de deux virus de même famille, comme c’est le cas de ceux de la grippe portés par les populations d’oiseaux et ceux portés par les hommes. Cela pourrait entrainer le développement d’un virus plus pathogène pour l’homme. C’est une source majeure de pandémies.
C’est le nombre d’animaux, majoritairement des poules pondeuses, abattues en deux mois dans les Côtes d’Armor pour cause de grippe aviaire.
« On a un effet de boule de neige entre les élevages et la faune sauvage. Il faut arriver à rompre ce cycle en réduisant le nombre de foyers chez des oiseaux domestiques. »