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Dans notre enquête sur la pollution de l’air à l’ammoniac, nous vous parlions de la Timac, important producteur d’engrais azotés qui pollue l’air des habitants de Saint-Malo (35). Plus au sud, à Montoir-de-Bretagne (44), Yara, un autre mastodonte du secteur, fait, lui aussi, passer tous les voyants au rouge.
Elle était passée sous les radars de notre cartographie des principaux émetteurs bretons d’ammoniac publiée en mai 2021 : l’usine du groupe norvégien Yara située à Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, est défavorablement connue des défenseurs de l’environnement. Sa production d’engrais azotés rejette d’importantes quantités d’ammoniac, d’azote et de phosphore. Sauf qu’en 2019, Yara avait déclaré zéro tonne d’ammoniac émise contre 751 tonnes cinq ans plus tôt. En 2020 et 2021, les volumes atteignaient 15.100 et 16.500 tonnes, soit presque deux fois moins que la fameuse porcherie Avel vor, à Landunvez. Un décalage qui interroge, surtout au regard des autres indicateurs de pollution.
France 3, qui s’appuie sur un rapport de l’inspection des installations classées datant de 2011, nous apprend que Yara est à l’origine de 20 % des émissions industrielles d’azote des Pays de la Loire et de 50 % de la Loire-Atlantique.
Depuis plus de dix ans, l’entreprise est régulièrement mise en demeure pour différentes pollutions de l’air et de l’eau, des dépassements d’émissions d’azote et de phosphore et pour la non-conformité de ses installations.
Des sanctions financières ont récemment été prises par la préfecture et aussitôt attaquées en justice par Yara qui les considère « disproportionnées ». La justice n’a pourtant pas donné raison à la multinationale qui enregistrait un chiffre d’affaires de 16,6 milliards de dollars en 2021.
Mais, ces sanctions restent insuffisantes, selon l’association dongeoise des zones à risques, qui réclame une suspension administrative de l’usine. « Depuis bientôt 13 ans, l’industriel ne respecte pas ses prescriptions et rejette des tonnes de poussières dans l’atmosphère, s’alarme l’AEDZRP. Jusqu’à présent, il s’est vu infliger 600.300 € d’astreinte financière, soit environ 126,51 €/jour… À ce rythme-là, il peut continuer encore longtemps, d’autant plus que les travaux nécessaires pour mettre son installation en conformité s’évaluent entre 35 et 40 millions d’euros. »