La concentration en ammoniac dans l’air a augmenté d’environ 24 %, en France, sur onze ans, selon des chercheur·ses du Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (Latmos) et de l’Université libre de Bruxelles. L’équipe a publié l’an dernier des résultats qui montrent que les pays européens s’éloignent des objectifs de réduction qu’ils se sont eux-mêmes fixés.
Les inventaires d’émissions, basés sur du déclaratif, ne sont pas cohérents avec les données satellitaires de la mission IASI. Un fort décalage en 2018 souligne, pour les scientifiques, « l’urgence de prendre en compte les facteurs météo ». En effet, la chaleur favorise la volatilisation de l’ammoniac. Or, il fait de plus en plus chaud, notamment lors des épandages printaniers.
L’article publié dans la revue Environmental research letters se termine par une rapide étude du cas des Pays-Bas, pays d’élevage intensif souvent comparé à la Bretagne. Alors que les émissions d’ammoniac déclarées y ont baissé de 63 % depuis 1990, la concentration dans l’air de ce polluant a suivi la tendance inverse. Des efforts bien plus significatifs doivent donc être accomplis pour préserver la santé humaine comme la biodiversité.
Information Splann ! : une campagne de mesures se déroulera le mois prochain, en Bretagne, afin de tester divers instruments et méthodologies dans le but d’améliorer les inventaires d’émissions.