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Connaître l’impact environnemental de nos aliments : l’idée est louable. À tel point que deux lois s’en sont emparées : la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020 puis la loi Climat et résilience de 2021. Mais pour arriver à leurs fins, encore faut-il que les pouvoirs publics trouvent le bon outil pour mesurer cet impact et le traduire par un code couleur sur les emballages. Et c’est là que le bât blesse.
Presque quatre ans après l’adoption de la loi Agec, la boussole manque toujours. À ce jour, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires répond en évoquant une « démarche volontaire à l’initiative des producteurs ou des distributeurs […] dans le respect d’un cadre qui doit être présenté début 2024 ». En clair, rien d’obligatoire sur les emballages à court terme. Les professionnels de l’alimentation feront comme ils voudront.
Pourquoi cette lenteur dans la mise en place de l’étiquetage environnemental ? Les pouvoirs publics comptaient sur l’outil élaboré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Mais de nombreuses associations de défense de l’environnement et du consommateur le jugent inadapté pour l’agriculture.
Cet indice basé sur l’analyse du cycle de vie (ACV) réduit « les étapes du cycle à un simple inventaire comptable, en pointant les flux de matières et d’énergie », selon le rapport du Comité d’expertise scientifique interdisciplinaire sur l’affichage environnemental (Cesiae). L’ACV ne tient pas compte des conséquences de la production sur la biodiversité par exemple.
Pire, cette notation se base sur la masse. « Or, il est évident qu’un kilogramme de soda n’apporte pas le même service à la personne qui le consomme qu’un kilogramme de pommes », ironise le Cesiae. Cette logique peut même conduire à mieux noter la production intensive que la bio ou l’extensive puisqu’elle produit plus de kilogrammes à l’hectare.
Conscient de cet écueil, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a mis en place un système de pondération pour affiner la notation, par exemple selon le type d’agriculture (conventionnelle ou biologique). C’est ce système, l’écobalyse, qui devrait être présenté par les pouvoirs publics début 2024.
Mais pour les associations de consommateurs et de défense de l’environnement, cet indicateur n’est toujours pas satisfaisant. Même l’État semble en douter puisqu’il a demandé à des acteurs privés de se pencher sur la question. C’est ainsi que sont apparus d’autres systèmes de notation : entre autres le Planet-score proposé par l’Institut technique de l’agriculture bio (Itab) et plébiscité par l’UFC-Que Choisir, WWF, France nature environnement ; et l’Eco-score lancé par Yuka. De quoi donner le tournis au consommateur dans cette forêt d’étiquettes !
Les experts du Cesiae et de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) regrettent que faute de trouver un cadre commun en France, il faille attendre que l’Europe ait tranché la question pour que l’affichage environnemental devienne obligatoire. Les plus optimistes avancent la date de 2026.
Il y a quatre ans que l’idée d’un étiquetage environnemental pour l’alimentation germe.
« Il est évident qu’un kilogramme de soda n’apporte pas le même service à la personne qui le consomme qu’un kilogramme de pommes. »