Depuis, la contestation s’organise. Près de 200 personnes ont manifesté le dimanche 12 décembre à l’appel du collectif spécialement créé Dourioù Gouez (« eaux propres », en breton). Eau et rivières de Bretagne s’inquiète de « prélèvements en eau difficilement soutenables pour le territoire ». La Confédération paysanne alerte sur les rejets en azote et phosphore d’une telle exploitation, qui égale, selon elle, une ferme de 8.700 truies. Elle reproche aussi aux élu·es le prix de vente des terrains (14 € le m²), le qualifiant de « subvention déguisée ». Les saumons d’élevages norvégiens, bourrés de médicaments, couverts de poux et nuisibles pour la biodiversité, traînent déjà une mauvaise réputation.
L’entreprise Smart Salmon explique utiliser la technologie Recirculating aquaculture systems, ou RAS, qui permet de réutiliser une partie de l’eau en circuit fermé. Grâce à son partenaire israélien Aquamaof, elle affirme appliquer « des protocoles de biosécurité stricts et un contrôle environnemental complet permettant l’élimination des antibiotiques et des produits chimiques ». Conquis, le président PS de l’agglo, Vincent Le Meaux, vante un projet « agro-écologique ». Il met en avant les retombées fiscales d’une telle opération ainsi que les créations d’emplois, même si aucun chiffre n’a pu être vérifié.
L’enquête publique pourrait débuter au printemps. En attendant, pour les autorités, c’est RAS : rien à signaler !
20.000 tonnes
C’est la masse de saumons que la compagnie Smart Salmon a pour ambition, à terme, de produire chaque année sur la commune de Plouisy (1.967 habitants).