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Une emprise totale de 20 hectares, 15.000 places dans les tribunes, dont 4.200 seraient réservées aux « VIP », des espaces commerciaux… Le projet d’Arkea Park à Guipavas, porté notamment par Denis et Gérard Le Saint, respectivement président et co-président du Stade Brestois 29 et entrepreneurs de l’agro-industrie locale, est ambitieux. Il doit remplacer le vieillissant stade Francis-Le Blé, situé dans la ville de Brest. La mission régionale d’autorité environnementale de Bretagne (MRAE) a rendu son avis le 21 novembre.
Plusieurs bons points sont attribués au projet d’Arkea Park. Le choix du site du Froutven est jugé pertinent, notamment par son raccordement au tramway. Certes, il sera construit sur des terres agricoles bocagères abritant des espèces sauvages protégées, mais elles sont déjà cernées par de grandes routes et des zones commerciales.
Pour la MRAE, les mesures compensatoires, prévues en faveur de la biodiversité, sont correctes, même s’il reste des incertitudes concernant l’approvisionnement en eau d’une zone humide et sa connexion aux autres corridors écologiques.
Mais, pour la MRAE, cela ne suffit pas. « Si la localisation du site semble pertinente en termes de maîtrise de l’étalement urbain, et même si une limitation de l’emprise des aménagements a bien été recherchée, l’artificialisation d’une telle superficie de sols n’apparaît pas suffisamment justifiée dans le dossier au regard des possibilités de rénovation du stade existant », résume l’instance consultative.
Les rapporteurs relèvent un autre angle mort : « La réflexion relative à la prise en compte des enjeux climatiques et énergétiques et de préservation des ressources naturelles est quasiment absente de l’étude d’impact. » La sobriété n’est pas non plus le fort de l’Arkea Park : « L’étude d’impact ne propose aucune analyse qualitative ou quantitative relative à la consommation énergétique du projet, à la consommation de ressources et à l’émission de gaz à effet de serre. »
De quoi remettre une pièce en faveur de la rénovation du stade Francis-Le Blé, à « Brest-même ».
C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en conseil municipal, le 10 décembre, au moment de valider la déclaration d’intérêt général. Si la majorité des élus ont soutenu l’Arkea Park, les communistes se sont abstenus et les écologistes s’y sont opposés. Au-delà des conséquences environnementales décrites par Reporterre, c’est aussi sur le terrain économique et social que porte le débat.
Réunis au sein du collectif « Sauvons Francis », des Ti-Zef attachés à l’actuel stade s’inquiètent « des objectifs de rentabilité » de l’Arkea Park et défendent un « football populaire et accessible». Ils rappellent qu’un audit, réalisé à la demande de la ville (pdf) de Brest, n’a jamais été rendu public. Celui-ci propose deux scénarii de rénovation du stade Francis-Le Blé. Le premier est évalué à 60 millions d’euros hors taxes et le second à 50 millions d’euros hors taxes.
En réponse à ces polémiques, dans un communiqué du 17 décembre, les promoteurs défendent, quant à eux, un projet « d’intérêt général », s’appuyant sur les récents exploits du club et sur le mode de financement, porté « à majorité par de l’argent privé ».
La participation des collectivités publiques au projet serait de 25 ou 30 millions d’euros (subventions promises par la Région Bretagne, le conseil départemental du Finistère et Brest Métropole) sur un budget total de 106 millions d’euros.
En juin 2023, Denis Le Saint, président du Stade Brestois 29, avait menacé de cesser toute participation dans les clubs sportifs locaux s’il n’était pas soutenu par les collectivités locales. Gérard Le Saint, frère de Denis, étant lui à la tête du Brest Bretagne Handball, club professionnel de handball féminin. Une attitude qui avait été qualifiée par les élus verts de « chantage inacceptable ».
Alors que le stade n’est pas encore construit, les tacles, eux, sont déjà là.