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En France, l’obtention d’une autorisation de tournage sur le domaine public représente généralement une formalité. L’équipe du long métrage « Les Algues vertes » n’imaginait pas les difficultés qui l’attendaient dans les Côtes-d’Armor.
Le Télégramme s’est fait l’écho début août du maelström qui a secoué les mairies du Trégor côtier. Le maire de Saint-Michel-en-Grève y regrette que le film du réalisateur Pierre Jolivet soit « une stricte application de la BD [d’Inès Léraud] (qu’il reconnaît ne pas avoir lue) ». La première mort suspecte liée aux algues vertes a été recensée sur sa commune en 1989. Évoquant une « stigmatisation » du territoire, le président LREM de Lannion Trégor communauté, Joël Le Jeune, a conseillé à l’équipe de contacter Locquirec ou Saint-Brieuc. Malgré des requêtes remontées jusqu’au préfet, les maires ne pourront toutefois pas empêcher un tournage sur les plages avec des moyens légers.
Le refus opposé par le syndicat mixte de traitement des déchets de l’agglomération briochine (Kerval) est autrement plus contrariant. Pour des scènes autour de la mort du chauffeur Thierry Morfoisse, la production envisageait d’emprunter un camion et de tourner dans l’usine de Lantic, unique centre du département habilité à traiter des algues vertes. Dans un courrier que nous nous sommes procurés, le maire PCF de Ploufragan et président de Kerval, Rémy Moulin, motive cette décision par une raison politique : « La tendance de certains commentateurs nationaux à stigmatiser la profession agricole ». Face à l’exception culturelle, l’exception agri-culturelle ?
C’est le nombre de fictions tournées en Bretagne administrative en 2021, représentant 548 jours de tournage (source : Bretagne cinéma).
« Kerval Centre Armor étant une collectivité publique, vous comprendrez donc que nous souhaitons rester neutre en la matière, ceci d’autant plus qu’étant producteur d’amendements organiques, nous travaillons avec la profession [agricole] au quotidien. »