Dans un nouvel article publié par Mediapart (payant), Inès Léraud et Kristen Falch’on continuent à enquêter sur Landunvez (29), ses belles plages polluées, et ses élus aux étranges analyses…
Le 26 juillet, les journalistes de Splann ! Inès Léraud et Kristen Falc’hon mettaient en lumière les multiples biais de l’enquête publique dont les conclusions sont censées guider le choix des autorités dans la régularisation de l’agrandissement de la porcherie Avel vor, à Landunvez (29). Le premier arrêté autorisant l’exploitation à produire 26 600 porcs charcutiers par an avait été annulé par la justice administrative. La production s’était toutefois poursuivie sous un régime dérogatoire.
Le préfet du Finistère a finalement validé la régularisation d’Avel vor le 10 novembre. Nous avons mis en ligne l’intégralité de sa conférence de presse. Des associations environnementales et des citoyens réunis dans le collectif Stoppons l’extension ont déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui. Une nouvelle procédure devrait aussi être engagée devant le tribunal administratif.
Dans un deuxième article, publié chez Médiapart, Inès Léraud et Kristen Falch’on reviennent sur un étrange épisode estival : selon la mairie de Landunvez, la fermeture de trois plages de la commune, à cause d’une pollution aux bactéries fécales, serait liée aux fientes d’oiseaux marins. Reprise par le journal Le Télégramme, l’étude de la mairie et de la communauté des communes du Pays d’Iroise est mise en doute par Michèle Gourmelon, chercheuse à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), qui a participé à la création des outils utilisés par la mairie pour évaluer l’origine des pollutions.
Lobby porcin et connivences
En parallèle, « Accès à l’eau en Bretagne, les travers du porc », cite l’alerte d’un riverain d’un ruisseau qui coule le long de la porcherie et se jette dans la mer à 100 m de chez lui. Ses propres analyses montrent des taux de bactéries fécales 100 fois supérieurs au seuil d’interdiction de baignade.
Les mesures du Syndicat des eaux du Bas-Léon (SEBL), chargé de la surveillance bactériologique des eaux, sont introuvables. Cette instance entretient des liens contestables avec l’industrie porcine. « Les instances démocratiques, notamment celles qui gèrent l’eau et l’environnement, sont noyautées par le lobby porcin », constate Armelle Jaouen, conseillère communautaire de Pays d’Iroise communauté.
Lire notre enquête : « Les travers du porc »
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