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Bocage : la fin d’un paysage, notre nouvelle enquête
La Rédaction - 2 mars 2024
Splann ! publie une nouvelle enquête. Cette fois, nous vous parlons de haies et de talus, ces alliés précieux face au dérèglement climatique. Le bocage breton est en mauvais état. Alors qu’il profite à l’ensemble de la société, les agriculteurs sont les seuls à l’entretenir.
Chaque année, environ 23.500 km de haies disparaissent en France. Elles sont pourtant essentielles face à l’effondrement de la biodiversité et au dérèglement climatique, prémunissent les campagnes des inondations, des sécheresses et du vent. Mais elles restent un obstacle pour le développement d’une agriculture intensive toujours plus mécanisée. Dans l’Ouest, la dégradation du bocage est si rapide qu’elle surprend des chercheurs, qui qualifient la période de « rupture paysagère ».
Dans une nouvelle enquête en cinq volets coécrite par Nolwenn Weiler et Yann-Malo Kerbrat, Splann ! dresse un état des lieux alarmant du bocage breton. Malgré les millions d’euros dépensés par les collectivités pour des programmes de plantation et d’entretien des haies, des arrachages importants ont lieu dans des zones jusqu’à présent préservées. Pis, 80 % du bocage n’est plus ou mal entretenu.
159 km de haies détruites dans le Trégor
En Bretagne, aucun document ne recense les haies arrachées. Splann ! a mené l’enquête dans une partie du Trégor, au nord-ouest du pays. Le constat est sans appel : au total, 159,2 km de haies ont disparu entre 2003 et 2023.
Cette zone concentre plusieurs symboles de la lutte pour la qualité de l’eau.
Tout d’abord, elle contient des zones très urbanisées et un bocage encore particulièrement dense.
Le Léguer, qui y prend sa source et y rejoint la mer, est le seul cours d’eau breton labellisé « rivière sauvage », pour sa partie amont.
Enfin, le territoire est concerné par la problématique des algues vertes dans la baie de Saint-Michel-en-Grève.
Des agriculteurs trop peu soutenus pour l'entretien du bocage
Les nombreux départs à la retraite d’agriculteurs et les agrandissements de fermes vont aggraver cette tendance. Tout comme le recul des élevages bovins sur herbe. Car l’entretien du bocage est difficile et peu rémunérateur pour les agriculteurs qui en ont la charge.
« La haie rend des services à la collectivité et, pour autant, les agriculteurs sont les seuls à en supporter le coût de gestion », résume un rapport du Conseil général de l’alimentation.
Simplifier les normes : en plein mouvement social agricole, l’annonce du gouvernement est à double-tranchant. À l’heure où le gouvernement entend unifier les nombreuses et complexes réglementations existantes protégeant les haies, ce travail journalistique éclaire les termes du débat pour le grand public comme pour les professionnels.
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