Le domicile marseillais d’Ariane Lavrilleux a été perquisitionné et la journaliste entendue pendant près de 40 heures sous le régime de la garde à vue, entre mardi 19 et mercredi 20 septembre. Soit deux ans après les révélations de Disclose sur le détournement de renseignements français par le régime du dictateur égyptien al-Sissi pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés en plein désert. Le ministère des armées avait déposé deux plaintes contre X pour la parution d’articles « comportant des documents et [des] photographies supportant la mention “confidentiel défense” ainsi que des éléments susceptibles de permettre l’identification d’agents du renseignement ».
L’interpellation de notre consœur a provoqué une grande émotion au sein de la profession. Les principaux syndicats, 40 sociétés de journalistes ainsi que des ONG comme RSF ou Amnesty international ont dénoncé une atteinte à la la protection des sources. Des voix se sont également élevées depuis l’étranger. Julie Lallouët-Geffroy a pris la parole au nom de Splann !, lors du rassemblement organisé par le Club de la presse de Bretagne devant la mairie de Rennes, mercredi 20 septembre. Disclose est le parrain de notre média.
Lors d’une conférence de presse depuis le siège de Reporters sans frontières, à Paris, jeudi, Ariane Lavrilleux a indiqué avoir appris qu’elle « était placée sous surveillance depuis un certain temps ». Pour la journaliste, cette « arrestation, après des attaques qui se multiplient ces dernières années, essentiellement sous la présidence d’Emmanuel Macron », contre la liberté de la presse, montre qu’« on a franchi un nouveau cap ».
Le parquet de Paris a annoncé vendredi la mise en examen d’un ancien militaire, notamment pour détournement et divulgation du secret de défense nationale. Il semble être considéré par la justice comme une des sources de la journaliste.