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Crééé en 1964 à Lamballe, la Cooperl est aujourd’hui bien loin du petit groupement de 25 éleveurs des origines. Devenue une multinationale du porc, la…
Après avoir fait main-basse sur l’industrie des médias, de telle sorte qu’elle épouse leurs intérêts capitalistes et réactionnaires, ces ultra riches investissent maintenant la formation des journalistes. Ici, leur homme lige est un catholique traditionaliste, Vianney d’Alançon, nommé à la présidence de l’école.
Le 28 juin, la rédaction de Marianne s’est mise en grève pour empêcher la vente de son magazine à Pierre-Edouard Stérin. Cent-quatrième fortune de France, exilé fiscal en Belgique, il cherche à permettre « la victoire idéologique, électorale et politique » de l’extrême droite en menant une « guérilla juridique » et médiatique. Ce projet à 150 M€, nommé Périclès (pour « Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes »), a été révélé par L’Humanité.
Plus récemment, ce sont les journalistes du groupe Bayard (La Croix, Notre Temps, Astrapi…) qui ont cessé le travail contre l’entrisme de l’extrême droite dans leur entreprise. Les propriétaires, la congrégation des Assomptionnistes, s’apprêtaient à recruter Alban du Rostu, ancien bras droit de Stérin, à un poste stratégique.
Dans le même temps, le service public audiovisuel, qui abrite les derniers bastions de l’enquête à la télé et à la radio, subit des assauts répétés. Fragilisés par la suppression de la redevance, régulièrement dénigrés dans les médias appartenant au groupe Bolloré, France 2 et France Inter sont dans le viseur du RN qui souhaite les offrir au privé. Le gouvernement Barnier prévoyait de réduire l’enveloppe de Radio France et France Télévisions de 100 M€ en 2025.
Une guerre pour l’accès à une information fiable et indépendante de tous les pouvoirs est en cours. Partout, des journalistes résistent, mais les armes sont inégales. Le rôle des citoyens est essentiel.
En se réunissant en 2020 pour défendre la liberté d’informer sur l’agroalimentaire en Bretagne et ailleurs, les fondatrices et fondateurs de Splann ! ont choisi une voie escarpée. Nous avons décidé de nous passer de la publicité, de l’argent des collectivités, des Gafam et des fondations d’entreprises. Ce modèle à but non lucratif nous permet d’enquêter tant sur des baronnies locales que sur des multinationales.
La pérennité d’un tel média, aux seules mains de ses journalistes, repose sur la confiance entretenue avec ses lectrices et ses lecteurs. Pour défendre le droit d’informer et d’être informé, nous en appelons donc à vous pour nous financer.
Photo de une : rassemblement de soutien aux journalistes du Poher menacés par l’extrême droite, à Carhaix, le 25 février 2023. Crédits : Julien Marsault.