Créer « Splann ! » pour combler un vide d’information en Bretagne.
« Après être passée par l’IUT de Lannion et avoir appris le breton pendant un an, j’ai sillonné la Bretagne en travaillant pour la presse locale, autant écrite que télévisuelle, en breton et en français. Ce n’est que plus tard, à l’étranger et en tant que journaliste indépendante, que j’ai commencé à faire de l’enquête.
Depuis, impossible de revenir en arrière. J’ai pris conscience de toutes les informations qui méritent d’être creusées et qui ne le sont pas faute de temps et de moyens. Créer Splann ! semblait donc une évidence. Pour poursuivre le travail entamé par la journaliste Inès Léraud avec sa BD sur les algues vertes et pour combler un vide d’information en Bretagne. La solution : l’investigation locale ! En 2022, j’ai réalisé pour Splann ! une enquête sur les implants contraceptifs Essure avec Faustine Sternberg.
En 2023, j’ai été officiellement embauchée par Splann ! et aujourd’hui, je fais partie de sa rédaction permanente. Je réalise une enquête par an et je m’occupe de tout ce qui est multimédia (podcast, vidéo…) pour étendre la portée de notre média. Dans un avenir idéal, l’équipe de Splann ! continuera de grandir pour pouvoir faire toujours plus d’enquêtes d’intérêt général. »
« Splann ! » traite des enjeux qui méritent finesse et complexité.
« J’ai commencé ma carrière en couvrant les tensions autour du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-landes pour la radio France Bleu Loire-Océan. C’était passionnant de travailler sur ce dossier où s’entremêlent les enjeux environnementaux, économiques, politiques, d’aménagement du territoire et d’activisme. J’ai aussi beaucoup appris sur la relation que les gens ont avec les médias, la défiance de prime abord, mais aussi la confiance que l’on peut construire. Ça a forgé ma manière de travailler.
C’est assez naturellement que je me suis impliquée dans Splann !, un média qui mise sur la transparence et le temps long pour expliquer des enjeux qui méritent finesse et complexité. J’ai mené deux enquêtes, l’une sur la méthanisation publiée en 2022 et une sur le foncier agricole en 2023. Depuis septembre, j’ai intégré la rédaction permanente. Je m’occupe des versions imprimées de nos enquêtes et des événements auxquels nous participons.
Dans un avenir idéal, Splann ! agrandirait la rédaction, car même en passant de deux à quatre, nous débordons déjà d’enquêtes à mener, d’événements à construire (nous aimerions organiser un fest-noz !) et d’idées pour que tout le monde puisse lire, écouter, et regarder nos enquêtes. »
J’ai découvert la complexité et l’importance d’une information locale.
« Après des études de géographie puis de journalisme, intéressée par les questions agricoles et environnementales, j’ai commencé à travailler en 2017 dans la presse quotidienne et hebdomadaire régionale. Lannion, Guingamp, Carhaix… Du Trégor au Centre Bretagne, j’ai découvert la complexité et l’importance d’une information locale. Et le rôle sentinelle de cette presse, aux premières loges pour informer les habitants. Mais j’ai aussi été frustrée par ses limites : le manque de temps, les liens avec les acteurs économiques, la frilosité face à certains sujets. Au premier rang desquels l’industrie agro-alimentaire.
Portée par cette envie d’informer librement, de pouvoir enquêter ici, en région, j’ai rejoint en 2020 le collectif pour défendre la liberté d’informer sur l’agro-alimentaire en Bretagne. Une belle aventure humaine qui a permis la création, en 2020, du média Splann !. En 2022, avec Juliette Cabaço Roger, nous avons enquêté sur les implants contraceptifs Essure.
Salariée depuis 2023, j’accompagne et réalise des enquêtes et je coordonne l’infolettre mensuelle. J’espère que nos informations et nos articles seront partagés et lus par un nombre grandissant de lecteurs. Et pourront, à leur manière, avoir un impact social et environnemental. »
Je suis venue à l’investigation en Argentine, en m’intéressant aux méthodes d’accaparement de terres autochtones.
« C’est sans m’y attendre et par le chemin de la sociologie que je suis arrivée au journalisme. Avec un liant, ce goût pour le travail d’analyse au long cours, que j’ai retrouvé bien plus tard en Bretagne, dans l’ADN de Splann !.
Journaliste un temps à Paris dans le secteur culturel, au média Africultures, je suis venue à l’investigation en Argentine, en m’intéressant aux méthodes d’accaparement de terres autochtones. M’installant ensuite en Bretagne, j’ai poursuivi des enquêtes et reportages comme pigiste, et puis j’ai rencontré Splann ! au moment même de sa naissance, m’investissant dans cette aventure éditoriale en réalisant sa toute première enquête, Bol d’air à l’ammoniac. J’ai enquêté la même année sur les plus gros bénéficiaires des aides PAC. Après quelques années de côté où j’ai appris le breton et travaillé en radio associative, à Radio Bro Gwened, me revoilà depuis septembre 2024 aux côtés de Juliette, Faustine et Julie dans la rédaction permanente de Splann !.
Outre le travail d’enquête, je suis mobilisée pour notre communication sur les réseaux sociaux. Je souhaite que nos enquêtes puissent intéresser, toucher, amener à réfléchir et pourquoi pas à faire agir un nombre toujours plus grand et varié de personnes. »
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