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[Info « Splann ! »] Incendie chez Livbag à Pont-de-Buis en 2023, un rapport pointe des failles dans les procédures d’alerte de l’usine Seveso
Sylvain Ernault - 2 septembre 2024
Un an après l’incendie survenu dans l’usine Livbag de Pont-de-Buis (29), le bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) écarte l’hypothèse d’un acte malveillant. Il pointe en revanche des failles dans les procédures de sécurité de ce site classé Seveso seuil haut.
À Pont-de-Buis, une usine Seveso peut en cacher une autre. Près de la célèbre poudrerie contrôlée par Nobel Sport, le groupe suédois Autoliv détient la société Livbag. Celle-ci est spécialisée dans la fabrication de générateurs de gaz pour les airbags. Le site finistérien est aussi capable de détruire divers déchets par combustion.
Cette « désensibilisation pyrotechnique » est réalisée dans un four équipé de différents systèmes de filtration par charbons actifs. Le 12 septembre 2023, des résidus incandescents et des dégagements de fumée sont observés sous un filtre. Onze jours plus tard, un incendie se déclare sous un autre filtre, alors que l’unité est à l’arrêt. Les fumées sont visibles par des riverains, qui préviennent les pompiers à 15 h 50. Des membres du personnel maîtrisent l’incendie, avant l’arrivée des soldats du feu vers 16 h 20. Les dégâts sont limités au système de filtration. Il n’y a aucune victime à déplorer.
« L’auto-inflammation de la cuve contenant le charbon actif est une hypothèse vraisemblable pour l’origine de l’incendie », écrit le BEA-RI (pdf). « La surveillance du site, la localisation de l’unité et la présence de personnel […] permettent d’écarter la possibilité d’un acte malveillant. »
« Difficultés pour les services de secours pour entrer sur le site »
Si deux membres du personnel avaient déjà maîtrisé le feu avant l’arrivée des pompiers, « l’absence d’appel direct du site au SDIS, les informations partielles transmises et les difficultés pour les services de secours pour entrer sur le site ont été à l’origine de l’augmentation du délai-d’intervention des services d’incendie et de secours ».
Afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise et occasionne un drame, le BEA-RI recommande à Livbag de redéfinir son plan d’opération interne en ce qui concerne notamment la transmission d’une alerte ou les consignes d’accessibilité. Il formule également plusieurs remarques concernant le dimensionnement ou la procédure de mise à l’arrêt de l’installation défaillante.
Ces conclusions concordent avec un précédent rapport, remis le 19 janvier par l’inspection des installations classées. Il avait motivé le préfet du Finistère à prescrire à l’exploitant une révision de l’étude de dangers, du plan d’opération interne, du système de gestion de la sécurité ainsi qu’une modification de son organisation concernant la maîtrise des procédés. « Un tel incendie peut être considéré comme un phénomène initiateur conduisant à un accident majeur en cas de propagation », pointe l’arrêté du 9 avril (pdf).
Durant toute cette période, Livbag a enduré l’application d’un plan dit de sauvegarde du l’emploi (PSE), décidé par sa maison mère suédo-américaine. Sur les 59 suppressions de postes annoncés fin octobre 2023 dans les services recherche et développement et support production, 55 dossiers ont été finalisés, selon nos informations. Quatre salariés restent à accompagner. Poursuivant la délocalisation de ses activités dans des pays à bas coûts, Autoliv réduit de 20 % ses effectifs, en France, chiffrait L’Usine nouvelle, en juin. Au vu de la rentabilité du groupe, les syndicats dénoncent une stratégie financière.
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