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Nos journalistes entravés à Quimper, lors du discours de Maël de Calan devant le patronat

« Splann ! » aurait aimé entendre Maël de Calan faire le bilan de son « plan RSA », mercredi soir, devant le patronat finistérien. Mais contrairement à nos confrères de la presse régionale, notre équipe était persona non grata.

Le carton d’invitation donnait rendez-vous au magasin d’usine d’Armor Lux, à Quimper (29), mercredi 3 décembre à 18 h 30. Le document, à en-tête du Département, annonçait une présentation du bilan du plan RSA par le président (ex-LR) de la collectivité, Maël de Calan.

L’occasion d’interroger le chef de l’exécutif local sur les difficultés croissantes de paysans allocataires, dont nous rendions compte le 25 octobre dans un article largement diffusé. Du moins, c’est ce que nous pensions.

« Malgré mon inscription la veille en tant que « presse locale », mon nom ne figure pas sur la liste des organisateurs, témoigne notre journaliste Kristen Falc’hon. À la question “pour quelle entreprise ?”, je réponds “Splann !”. Le service com’ me répète inlassablement qu’il n’interdit pas la presse, mais que la soirée est privée. »

Des comptes rendus publiés par Le Télégramme et Ouest-France le soir même témoignent du tri opéré entre les médias.

« Sur le parking, je sors mon micro et pose quelques questions à des patrons, formateurs du Greta et salariés du Département, poursuit Kristen. Un vigile me demande de partir. Je tente de prendre une photo du bâtiment et il m’en empêche avec sa lampe torche. Je me dirige vers l’entrée pour filmer des manifestants qui viennent d’être repoussés à coups de gaz lacrymo, et le même agent tente de saisir ma caméra et de refermer son écran. »

Notre journaliste Chloé Richard, autrice d’une enquête sur les ennuis de paysans allocataires du RSA dans le Finistère, a également été refoulée.

Les syndicats de journalistes ont prévu d’inscrire cette entrave à la liberté d’informer sur la plateforme du Conseil de l’Europe.