« Normandie », « France », « Queen Mary 2 » : depuis un siècle et demi, le destin de Saint-Nazaire (44) est intimement lié aux paquebots mythiques sortis des cales des Chantiers de l’Atlantique. Des navires de plus en plus gros qui font la fierté de la ville. Cette réussite économique est due à des milliers de salariés, dont beaucoup d’ouvriers – souvent intérimaires étrangers, embauchés par des sous-traitants — exposés à des fumées de soudage et autres substances nocives pour la santé (volet 1).
Dans le sillage de la construction navale, une myriade de sociétés industrielles s’est implantée dans l’agglomération nazairienne, qui borde l’estuaire de la Loire. Sept d’entre elles, classées Seveso, produisent ou stockent des substances potentiellement dangereuses pour l’homme et l’environnement. Comme l’usine d’engrais industriels Yara, à Montoir-de-Bretagne, et la raffinerie TotalEnergies, à Donges (volet 2), qui multiplient les entorses à la réglementation, faisant courir de sérieux risques à leurs salariés.
Les riverains craignent, eux aussi, pour leur santé. Les études le confirment : on meurt beaucoup plus tôt ici qu’ailleurs. Une poignée de militants associatifs remue ciel et terre pour faire la lumière sur les causes de cette faillite sanitaire. Mais les pouvoirs publics sont peu enclins à bousculer les piliers d’une économie stratégique pour l’État.
Et si l’éclaircie venait d’une alliance entre citoyens, syndicats et chercheurs ?
Vous découvrirez nos deux premiers volets d’enquête sous notre carte des risques de pollution dans le bassin industriel de Saint-Nazaire.