L’hôpital s’effondre et les pouvoirs publics regardent ailleurs, suite de notre grande enquête en Bretagne
La Rédaction - 25 septembre 2025
« Splann ! » dresse un état des lieux de l’hôpital public en Bretagne : des cartographies exclusives et un long travail d’enquête permettent d’évaluer l’étendue des…
« Splann ! » dresse un bilan inédit et détaillé de l’artificialisation des sols sur les côtes bretonnes. Notre enquête révèle comment les bétonneuses passent parfois…
2003-2023. En deux décennies, le basculement vers la « T2A » a mis l’hôpital public à l’os. Cette tarification à l’activité donne un prix à chaque geste médical. Obligeant les hôpitaux à participer à une véritable « course à la rentabilité ». Une course déloyale, tant les efforts demandés au public n’ont d’égal que les avantages accordés au privé.
Des actes médicaux mal rémunérés qui plombent les budgets des hôpitaux, des bâtiments « non conformes à l’accueil du public » et des médecins qui fuient vers le privé : l’hôpital s’effondre et les pouvoirs publics regardent ailleurs.
Consulter l’enquête
Consulter l’enquête
Tableurs Excel dans chaque service. Consultants privés – voire même publics –, à chaque étage. Des gommettes vertes et rouges validant chaque acte. Ainsi va « la course à la rentabilité », imposée à l’hôpital, depuis une vingtaine d’années. Contraint et forcé d’appliquer la doctrine de la tarification à l’activité ou T2A.
Cette tarification à l’activité, taillée sur mesure pour le secteur privé, impose aux hôpitaux un enfer d’injonctions contradictoires. Notamment pour les maternités, un service tellement mal rémunéré qu’il « creuse le déficit » de nombreux établissements bretons. Exemple frappant à Dinan où la baisse du taux de natalité, cumulée à l’impossibilité de trouver des praticiens, a mécaniquement engendré la fermeture de ce service, en 2020.
Lire le volet 2
Lire le volet 2
Essoré par la T2A, l’hôpital public s’enfonce et les bâtiments partent à vau-l’eau. Risques d’incendies, draps en guise de fenêtres, l’urgence n’est plus tenable. Pour certains hôpitaux, les projets de rénovation dorment pourtant dans des cartons, depuis dix, quinze ans. Empêchant les établissements de développer leur activité. Et donc, de dégager de l’argent.
Un cercle vicieux qui affaiblit d’autant plus l’accès aux soins pour toutes et tous.
Lire le volet 3
Lire le volet 3
En sous-effectif chronique, l’hôpital n’en finit pas de chercher des médecins et soignants pour assurer un fonctionnement à peu près normal de ses services. La foi dans le service public a toutefois ses limites : en situation d’épuisement, nombre de médecins fuient vers le privé. Et, alors que la loi Neuder du 27 juin 2025 devait permettre l’augmentation du nombre de médecins formés et l’allocation de moyens financiers et humains, François Bayrou déclarait en juillet qu’une « plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital ».
Ce n’est pas tout : les soignants doivent se tenir prêts, d’ici mars 2026, à un autre sacrifice en accueillant, « des milliers de soldats blessés en cas de conflit armé généralisé en Europe », selon une note du ministère de la Santé du 18 juillet dernier.
Lire le volet 4
Lire le volet 4
Cette enquête de neuf mois est signée par Isabelle Jarjaille et Caroline Trouillet. Raphaël da Silva a réalisé les infographies. Achille Ménard est l’auteur des dessins.
Elle fait l’objet d’un partenariat de diffusion avec Mediapart, Reporterre, Basta!, ainsi qu’en breton, chez Radio Breizh et Ya!.
Splann ! est un média indépendant, adossé à une association à but non lucratif. Nous ne percevons aucune subvention des collectivités locales et ne vendons aucun encart publicitaire à des annonceurs. Seuls vos dons, ponctuels ou mensuels, nous permettent de travailler.
Être financé par nos lectrices et nos lecteurs signifie qu’aucun pouvoir, aucun milliardaire, ne peut nous tordre le bras au moment d’écrire un article ou d’appuyer sur le bouton « publier ». Guidés par l’intérêt public et la déontologie professionnelle, nos journalistes sont libres de documenter le réel, quitte à déranger des personnes influentes et des institutions.
Nos enquêtes sont motivées par un idéal de démocratie et de justice. Elles sont en accès libre pour être lues et partagées par toutes et tous, sans barrière liée à l’argent. Toutefois, l’information a un coût. Cette seule enquête a coûté plus de 15 000 euros.
Si vous considérez que notre travail est utile et qu’il doit être poursuivi – et si vous en avez les moyens -, peut-être pourriez-vous envisager de mettre en place un don régulier ?
Écrivez-nous à Splann [@] riseup.net et vous expliquerons comment nous joindre des documents de façon sécurisée.