Mobilisation à Glomel contre les rejets polluants de la mine d’Imerys / France 3 Bretagne
Environ 350 personnes ont manifesté à proximité de la mine de Glomel, près de Rostrenen (22), le samedi 23 novembre 2024. Elles répondaient à l’appel d’une vingtaine de collectifs, d’associations et de partis dont Eau et rivières de Bretagne, la LPO Bretagne, l’UDB Kreiz Breizh, Solidaires 22 ou Mines de rien, eux-mêmes rassemblées par l’antenne des Soulèvements de la terre du Mervent. La multinationale Imerys a obtenu cet été le feu vert de la préfecture des Côtes-d’Armor pour ouvrir une quatrième fosse, profonde de 80 m, afin d’extraire de l’andalousite, un minerai résistant aux hautes températures, utilisé dans l’industrie sidérurgique, l’aéronautique ou encore l’armement.
Cette mine, qui emploie 90 titulaires et une vingtaine d’intérimaires, présentée par l’industriel comme « une exploitation responsable et durable », altère pourtant son environnement. D’une part, la préfecture autorise Imerys à rejeter chaque jour dans ses eaux usées jusqu’à 9 kg d’hydrocarbures et , entre aux, jusqu’à 11 kg de cobalt et de nickel, métaux reconnus comme cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). D’autre part, les analyses d’échantillons prélevés par « Splann ! » montrent des concentrations en nickel jusqu’à 60 fois supérieures aux valeurs guides dans le lit de cours d’eau, en aval de l’exploitation. Jusqu’à 20 fois supérieures pour le cobalt.
Et même la présence, dans des proportions anormalement élevées, de métaux toxiques qu’Imerys n’est pas censé déverser : du cadmium et de l’arsenic (également CMR). La contamination s’étend d’ailleurs au-delà du périmètre immédiat de la mine, y compris au cœur de la réserve naturelle régionale de Magoar Penvern, à 2 km en aval.
Or, la commune de Glomel se trouve en tête des bassins versants de l’Ellé et du Blavet. La pollution de ses eaux souterraines comme de ses ruisseaux est susceptible de porter préjudice à la biodiversité, ainsi qu’à l’approvisionnement en eau potable d’une importante zone à cheval sur les Côtes-d’Armor, le Finistère et le Morbihan.
Ces révélations confortent la mobilisation des militants écologistes. Elles devraient étoffer le dossier d’Eau et rivières, qui a déposé un recours fin octobre devant le tribunal administratif de Rennes pour contester l’ouverture de la nouvelle fosse.