Décor de carte postale prisé des Parisiens, Saint-Malo est aussi le berceau de la Timac Agro. Un géant des engrais qui arrose, à coup de centaine de milliers d’euros, le futur projet de musée maritime… et les Malouins d’ammoniac.

Caroline Trouillet et Juliette Cabaço Roger rouvrent ce dossier, abordé dans la toute première enquête de « Splann ! », en juin 2021. Voici le troisième épisode et dernier épisode de la deuxième saison de Goliaths.

Saint-Malo a attiré 19.000 visiteurs, rien que sur la période des vacances de février 2025. Des Bretons, quelques étrangers, mais aussi beaucoup de Franciliens, à la recherche d’iodes et d’embruns. Beaucoup ignorent que la cité corsaire abrite deux usines de la Timac Agro, relâchant dans l’atmosphère d’importantes quantités d’ammoniac..

Car, voilà un autre record, dont se vante moins la célèbre cité des corsaires. Entre 2017 et 2018, les rejets de ce gaz incolore ont atteint 641 mg/m³ d’air. Soit treize fois plus que les seuils autorisés.

Une intoxication, à ciel ouvert, qui a vu des associations environnementales et de riverains entamer une action en justice, dès 2020. Cinq ans plus tard, la Timac était condamnée à 10.000 euros d’amende pour ces dépassements.