Glané pour vous en mars 2023
☀️ Des fermes à énergie ? À Ploërdut (56), un éleveur de moutons a pour projet de faire installer 56.000 panneaux solaires sur ses 31 ha de terres agricoles. Il explique à Morgan Large, dans La Petite Lanterne (RKB), que c’est une condition de la pérennité de son exploitation. Un collectif d’habitants, réunis sous le nom Terres libres, s’inquiète des conséquences de cet agrovoltaïsme : artificialisation du paysage, montée des prix des terres agricoles, précarisation des agriculteurs… Et ouvre le débat : quel modèle énergétique voulons-nous ? Pendant ce temps, les acteurs industriels ne chôment pas. En février 2023, le géant espagnol de l’énergie Iberdrola a noué un partenariat avec l’entreprise Sunagri pour accélérer le développement de l’agrovoltaïsme en France.
🛢️ L’heure des comptes. Qui a des parts chez Total Energies ? Selon le décompte réalisé par Mediapart, plus d’une vingtaine de responsables publics possèdent des actions du géant pétrolier français. Rien d’illégal, mais de quoi se poser des questions sur les possibles conflits d’intérêts que cela engendre. Dans la liste, on retrouve deux Bretons : Marc Le Fur, député LR des Côtes-d’Armor (22) et conseiller régional, ainsi que Graziella Melchior, députée Renaissance du Finistère.
🌳 Béton frénétique. 2.500 ha, soit près de 3.500 terrains de foot : c’est la surface colossale qui a été engloutie par Nantes Métropole depuis 1999. Dans son enquête, Mediacités (payant) analyse un grand nombre de cartographies et nous livre un tableau alarmant concernant la quantité d’espaces agricoles et naturels avalés sous le bitume d’une urbanisation galopante « qui tranche avec la politique de sobriété affichée par Nantes Métropole ».
🥵 Au bout de la langue. L’utilisation de la langue corse au sein de l’assemblée de Corse a été déclarée anticonstitutionnelle par le tribunal administratif de Bastia le 9 mars. En décembre 2022, l’assemblée précisait dans son règlement intérieur que les débats pouvaient se dérouler en français ou en corse. L’ancien préfet de Corse (et précédemment du Finistère, NDR), Pascal Lelarge, avait introduit un recours contre ces délibérations avant son départ. « La langue de la République est le français », répond donc la justice. Un précédent qui pourrait affecter la région Bretagne qui avait acté en avril dernier que les interventions des élus pourraient se faire en breton ou en gallo.
📻 E brezhoneg marplij. Il y a du nouveau chez Ouest-France ! Le quotidien propose depuis septembre 2022 d’écouter sur son site un podcast conçu et enregistré en breton. Une production rare dans le paysage médiatique. « Eus ur remziad d’egile » ou « D’une génération à l’autre » est composé de cinq épisodes au fil desquels la journaliste Aziliz Peaudecerf raconte comment a évolué la langue bretonne dans la société depuis mai 68, du renouveau culturel à aujourd’hui.
🧺 Dans nos campagnes. Le Monde diplomatique réunit dans un hors-série des articles traitant des campagnes, publiés dans leur mensuel depuis 2003. Les articles font voyager de la Bretagne à la Nouvelle-Zélande, où les politiques libérales asphyxient les agriculteurs, dont le nombre chute. Pourtant, les espaces ruraux attirent aussi. Et foisonnent de vie, de projets, de solidarités. De la Chine à la Haute-Marne, des habitants croient dans leur campagne. Ils sont prêts à se battre pour elle, comme l’a rappelé en 2021 la longue révolte des paysans indiens face à la dérégularisation de l’agriculture.
🐟 Pêche en eaux troubles. Le Télégramme raconte comment, suivant l’exemple des internautes traquant les vols des jets privés, l’ONG Bloom vient de lancer Trawl Watch France, un compte qui suit les déplacements des méga-chalutiers français. Parmi eux, le Scombrus, basé à Concarneau (29). Il a été repéré à 3 milles (5,5 km) des côtes françaises. Le baptême de ce navire en septembre 2020 avait donné lieu à une manifestation de pêcheurs bretons, inquiets de cette concurrence et des dégâts écologiques causés par le navire. France Pélagique, propriétaire de ce chalutier d’une capacité de pêche de 120 tonnes de poisson par jour, promettait à l’époque un périmètre de pêche tout autre, à « 12 à 20 milles des côtes ».